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Une de mes influences : la psychothérapie phénoménologique

  • Photo du rédacteur: anémone de Blicquy
    anémone de Blicquy
  • 18 juin
  • 2 min de lecture

C’est une approche thérapeutique inspirée de la philosophie phénoménologique (Husserl, Heidegger, Merleau-Ponty) qui vise à :

Saisir comment l’individu vit son expérience de manière subjective, incarnée et située, sans imposer de modèle préexistant ni chercher à coller un diagnostic.

On part du point de vue du sujet, de ce qu’il vit et non de ce qu’il a (trouble, pathologie, mécanisme).



 A /Les fondements :


 1. Le monde vécu


  • Le monde n’est pas une réalité objective, mais une réalité vécue, habitée, perçue par un sujet incarné.

  • Le thérapeute cherche à accéder à la manière dont le patient perçoit, ressent, organise son expérience.

  • Cela inclut le corps, le temps, l’espace, la relation, l’ambiance.



 2. L’épochè thérapeutique


  • Le thérapeute suspend ses théories, ses jugements, ses catégories de diagnostic pour rencontrer le patient tel qu’il se donne.

  • Il se met dans une posture d’accueil radical de la subjectivité de l’autre.



 3. L’incarnation


Le vécu passe par le corps vécu, non réduit au corps médical ou mécanique.

Le symptôme est souvent un langage du corps, une manière d’être au monde.



 4. Objectif thérapeutique


 Comprendre, déplier et clarifier l’expérience vécue, pour que le patient puisse :


  • Se réapproprier son ressenti et son corps.


  • Retrouver du sens, du pouvoir d’agir, ou un rapport plus juste à lui-même.


  • Transformer sans interprétation imposée, mais par une mise en lumière de ce qui est déjà là.



 5. Posture du thérapeute phénoménologique


  • Présence ouverte Le thérapeute est pleinement présent, sans chercher à guider ou diriger.

  • Suspension des savoirs. Il renonce temporairement à ses modèles explicatifs habituels.

  • Intériorité partagée : il se rend sensible à l’expérience du patient, de l’intérieur.

  • Langage descriptif On privilégie la description de l’expérience plutôt que son explication.



6. Différences avec la psychothérapie classique (DSM, TCC, etc.)


Psychothérapie classique Psychothérapie phénoménologique


  • Diagnostic (ex. : “dépression”) Description (ex. : “je me sens vidé")

  • Modèle pathologique (trouble à corriger) Sens à comprendre ds une situation vécue

  • Théorie > expérience Expérience > théorie

  • Évaluation, mesure Rencontre, co-exploration

  • Le thérapeute sait Le thérapeute écoute, se laisse surprendre



 B/ Quelques figures clés


  1. Ludwig Binswanger


    1. le 1er à articuler psychiatrie et phénoménologie.

    2. Considère les troubles comme des formes d’existence particulières (et non des déviations de la norme).

    3. Parle de “monde vécu” du schizophrène, du mélancolique, etc.



  2.  Medard Boss (Daseinsanalyse)


    1. Inspiré d’Heidegger.

    2. Propose une analyse de l’être-là (Dasein) : comment la personne existe dans le monde.

    3. S’intéresse à la manière d’habiter le temps, le corps, la relation, la liberté.



  3.  Eugène Minkowski (français)


    1. Psychiatre phénoménologue.

    2. Décrit la "perte d’élan vital" chez les personnes dépressives, par exemple — un ressenti subtil, existentiel.



 C/ Intérêt pour les approches psycho-corporelles


Cette approche est très compatible avec ma pratique, car elle :

  • valorise l’écoute fine du corps vécu.


  • s’intéresse à comment une sensation, un symptôme, une posture s’inscrit dans l’histoire existentielle du sujet.


  • peut cohabiter avec l'épochè corporelle décrite précédemment.


  • invite à habiter l’expérience, pas à la “corriger”.



En résumé


  • La psychothérapie phénoménologique, c’est : “dis-moi comment tu vis ce que tu vis, et non ce que tu crois que tu es.”


  • Elle offre une alternative profonde, éthique et incarnée à la médicalisation du mal-être, et s’ancre dans une écoute radicale de la singularité vécue.


  •  Approches psycho-corporelles en lien avec la phénoménologie






 
 
 

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